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 strani amori. (fabio)

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Baltazar Salerno

Baltazar Salerno
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MessageSujet: strani amori. (fabio)   strani amori. (fabio) EmptyVen 20 Avr - 9:11


☾☾☾
e sono strani amori che
fanno crescere e sorridere
fra le lacrime
Personne n'explique le hasard ni même les coups de pouce que peut faire la vie. Personne n'explique ce genre de rencontres, certainement pas toi. Pourquoi tu as choisi de venir ici aujourd'hui et pourquoi tu t'es arrêté un instant au glacier du coin ? Aucune idée.. mais ta journée avait été rythmée de ces petits instants propices qu'on avait glissé sur ta route pour te faire arriver sur l'embarcadère à l'instant précis où il faisait tomber un crayon que tu t'empresserais de ramasser.
En te levant ce matin, tu te sens d'humeur légèrement maussade. Les récents évènements, les récentes rencontres et retrouvailles avec le village de ton enfance réveillent en toi des sensations assez étranges. T'es heureux d'être ici, même si tu ne l'exprimes pas de la juste manière. Ta mère est ravie de vous avoir sous son toit et s'évertue à faire de votre séjour un véritable retour aux sources. Elle a connu ton père stressé, angoissé et nerveux... elle l'a vu mourir littéralement pour son boulot. Est-ce là sans doute la raison qui la pousse, aujourd'hui plus que jamais, à te ménager du mieux qu'elle le peut. Quant à ta femme, si elle est présente et s'accroche à cette nouvelle que vous venez d'annoncer à ta famille, tu sais que ses regards sont fuyants, hésitants. Votre amour est neuf, même s'il est factice. La relation que vous entretenez depuis la mort de ton père se rapproche en tout point de ce dont elle avait, semble-t-il, toujours rêvé. Tu sais qu'elle a peur, tu le lis dans ses gestes.. elle n'ose plus te toucher depuis que vous êtes arrivés ici. Sans doute craint-elle que ce retour aux sources ne soit une excuse toute trouvée pour redevenir celui que tu as toujours été. Tu ne la blâmes pas, mais son regard accusateur parfois pèse trop sur tes épaules pour que tu ne le supportes bien longtemps. Alors, après l'avoir entendue te demander la date prévue de votre retour à Berlin une fois de trop, tu as quitté la maison pour aller te balader. Tu n'as pas pris ton vélo, c'est bien la première fois.. pourquoi ? Tu n'en as aucune idée. Mais c'est parce que tu as marché en voyant se peindre devant toi le port que tu as décidé de t'arrêter sur l'embarcadère. En vélo, tu aurais sans doute été directement dans les hauteurs de malcesine. Dans ta sacoche, il y a ton calepin, celui que tu traînes partout avec toi.. parce que tu n'es pas ici pour la tromper mais pour les tromper tous, finalement. Tu n'es pas revenu ici pour trouver un autre homme à aimer, tu es venu ici pour revenir à tes propres ambitions, tes modestes rêves. Tu peins, régulièrement, c'est un vrai bonheur. Tu te caches, c'est sans doute par pudeur.
Quand tu arrives à destination, tu t'arrêtes au premier glacier que tu croises. La chaleur est étouffante, aujourd'hui. Ta chemise à moitié défaite brûle contre ton torse qui suinte. Si le temps n'avait pas été si clément, sans doute n'aurais-tu pas pris le temps de te commander un délice gelé. Sans doute serais-tu ensuite passé près de lui sans même le remarquer et te serais-tu arrêté à l'autre bout du ponton pour dessiner, toi aussi. Les choses se sont pourtant déroulées différemment, car la vie est maligne parfois, la vie a ce petit parfum de malice qui peut rendre les choses bien plus intéressantes qu'elles ne le sont. La vie aurait pu se contenter de te laisser vaquer à tes occupations et peindre, sans jamais t'imposer des retrouvailles ou des rencontres qui bousculeraient ton ménage et ta famille en devenir. Malheureusement, elle ne l'entend pas de cette oreille quand le crayon tombe à tes pieds. Tu te baisses avant lui, tu le ramasses et le lui tends. Mais ce qui est étonnant ne réside pas dans ce geste absurde mais dans l'opportunité qu'il représente ensuite. Car tes yeux, avant de glisser dans les siens, se pose sur ce qu'il tient. Le dessin est terriblement bien fait et d'une fascination exquise. A cet instant précis, ton regard s'illumine légèrement et lorsqu'enfin il glisse dans ses iris, c'est ton coeur qui manque un battement. La manière qu'il a de t'observer t'apparaît toute aussi fascinante que ce qu'il tient entre ses mains. Le crayon que tu lui tend peut paraître dénué de tout sens et pourtant, quelque chose se glisse de tes doigts aux siens quand il le récupère. Comme une parcelle infime de vie que tu lui offres sans même t'en rendre compte. C'est.. c'est très beau. que tu t'entends lui dire en pointant du doigt son dessin, timidement. Tu sais combien ça peut être intime, ce genre de choses. Toi même, tu ne dessines jamais devant personne.
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MessageSujet: Re: strani amori. (fabio)   strani amori. (fabio) EmptySam 21 Avr - 11:58


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La porte entrouverte de la chambre, une jambe glissée en dehors du drap, il entrevoyait sa silhouette endormie sur ce lit qui n'était qu'à Elle. Glissé dans un simple pantalon, un tee-shirt enfilé pour compléter la tenue en demi-teinte, ses baskets de marque un peu trop parfaites pour Rome, bien moins pour ici, déjà nimbées d'une couche de poussière, ses cheveux coiffés sous une allure décoiffée. Il était le citadin venu se perdre dans une petite ville pour deux raisons différentes, et il ne la remercierait jamais assez de l'avoir suivi dans son périple. Il regrettait parfois de ne pas être capable de l'aimer autrement, ils auraient été parfaits ensemble. Mais cela ne se ferait jamais, fin de la discussion. Il s'avança sans bruit dans la chambre, venant déposer une page arrachée de son calepin sur sa table de chevet, un dessin griffonné pour toute signature, accompagné d'un "je suis sorti faire un tour, à plus tard." Il ne l'aurait pas réveillée... c'était ses vacances après tout, et quitte à l'avoir trainée jusqu'ici, il ne l'obligerait pas à venir sur les lieux des fouilles, ou à trainer dans ce village qu'il trouvait ridiculement petit. Rome. Sa ville qui le consumait déjà par son absence. Il savait qu'il finirait par tourner en rond ici. Ca manquait de monuments, de détails à découvrir, de musées, de terrains de skate, de ses potes, de toute l'effervescence qu'il aimait par dessus tout. Ce village, c'était un petit recoin paisible, et il n'avait même pas encore eu le cran de chercher à savoir à quoi ressemblait son père, cet inconnu qui ignorait complètement qu'il avait été créé un jour.

Sans perdre une seconde de plus, il sortit, son calepin sous le bras, un crayon différent coincé derrière chaque oreille, pour les nuances, pour moduler les coups de mine. Il ne sortait jamais sans, parce qu'il semblait ne vivre que pour ça... dessiner, peindre. Il savait reproduire à la perfection, s'imprégnant d'un style comme s'il lui suffisait de changer de chemise, talent précieux de faussaire qui lui avait permis d'intégrer la fac, de payer le loyer, ... Il vivait de faux, d'illusions, de mensonges, de secrets. Lui qui n'avait même pas pris sa voiture, c'était plus facile de marcher, de toute façon, la ville était trop petite, et l'envie d'aller se perdre dans la nature manquait. Son côté pittoresque, les fouilles, son paternel, c'était bien tout ce qui sauvait les lieux à ses yeux, lorsqu'il arriva sur l'embarcadère. Le côté touristique, l'effervescence, un goût de nostalgie au bord des lèvres, et après s'être acheté une "granita alla mandorla", il se posa dans un coin et commença à griffonner le paysage tout d'abord, le fond de la scène, les gens s'y grefferaient ensuite. Une cuillère à l'occasion qu'il venait mordiller en réfléchissant avant de continuer, de poursuivre, de s'oublier.

Ca avait déjà pris forme, les bateaux semblant presque prêts à se mettre en mouvement, lorsqu'il voulut changer de crayon et que l'autre tomba au sol. Grognement de contrariété qui s'échappa de ses lèvres, sans avoir le temps de se baisser qu'une autre main le faisait à sa place. Ses iris glissèrent sur l'inconnu, s'y fixant, suivant ses traits, ses expressions tandis que lui-même s'attardait sur le dessin. Fabio savait déjà que l'inconnu en ferait parti, de son "œuvre", qu'il y trouverait toute sa place, à tendre un crayon au dessinateur de la scène qu'il introduirait. On serait loin du maître dont il s'inspirait. Ce ne serait que du Casalta. Leurs regards se croisèrent enfin... aucun sens, mais il lui plaisait, beauté à la fois brute et captivante, laissant naître un sourire mutin aux lèvres de l'italien tandis qu'il s'emparait du crayon, ses doigts frôlant les siens, et qu'il l'entendait lui dire C'est.. c'est très beau. « Merci, mais ça vaudra jamais un Vernet. » Non, ça ne le vaudrait jamais. Mais il n'avait pas déserté son regard, comme prisonnier de ce dernier, conscient de voir en lui une saveur d'ailleurs. « C'est un peintre français du 18ème. » qu'il glissa, avant d'en faire de même avec sa main dans ses cheveux, en profitant pour coincer le crayon derrière son oreille. « Moi c'est Fabio, et toi ? »

Solsken
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Baltazar Salerno

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MessageSujet: Re: strani amori. (fabio)   strani amori. (fabio) EmptyLun 23 Avr - 11:19


☾☾☾
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Rien ne s'explique vraiment, le hasard est là et il t'offre une nouvelle chance. Tu ne le vois pas encore, firmament d'espoir qui se balade entre ton regard et le sien. Il y a dans cette rencontre un parfum de nostalgie, néanmoins. Quand tes iris caressent les siens et qu'ils retrouvent une certaine similitude avec ceux que Christophe posait autrefois sur toi. Ton coeur se serre, c'est infime, tu ne le sens presque pas, mais le temps se fige et les souvenirs affluent de part et d'autre. Il t'aura fallu tout ce temps pour reprendre ta respiration, comme si brusquement le chapitre d'une nouvelle histoire s'écrivait à l'encre de ses lèvres. Il prend son crayon, sans rougir. Il n'a pas l'air d'être franchement dérangé par ton observation curieuse et ne peut s'empêcher de soulever d'une voix étrangement douce. Merci, mais ça vaudra jamais un Vernet. Tu connais Vernet, c'est sans doute à cause de ta profession.. ou pas. Tu es passionné d'art depuis gamin, tu l'as toujours été. Tu te souviens d'une retraite à Caprese MichelAngelo qui avait, d'une manière sans pareille, transformé ta vie toute entière. Vernet fait donc partie des nombreux peintres que tu avais eu l'audace d'étudier en secret avant d'avoir à exporter ou importer ses toiles. C'est un peintre français du 18ème. Il s'empêche de rajouter. Son intelligence te fait sourire, son savoir également. Quant à toi, tu ne te sens pas offusqué par ce qu'il prétend en précisant le fond de sa pensée. Un très bon peintre, en effet. Tu lui dis, complice. Tout à coup, l'atmosphère autour de toi se détend et devient confortable. Tes muscles se relâchent et ta respiration reprend son rythme normal. Une simple phrase qui veut en dire beaucoup. Je suis connaisseur. C'est vrai, tu l'es. C'est sans doute le seul avantage à avoir repris l'entreprise de ton père. Tu as fait beaucoup de rencontres intéressantes et as eu la chance de voir beaucoup d'oeuvres circuler entre tes mains. Tu ajoutes, sur un ton tout aussi enchanté Je suis pourtant persuadé qu'il comparait ses oeuvres à d'autres peintres plus célèbres lui aussi avant de devenir celui qu'on lui connait. Tu rougis légèrement en précisant Ton dessin est très beau. Le tutoiement se fait de manière naturelle, sans que tu ne cherches à le provoquer. Aucune proximité dans tes gestes ne trahit ce qu'il peut se passer entre vous. C'est comme un fil sans aiguille qui se mettrait à danser, emmêlant vos vies respectives sans même que vous ne soyez assez bons pour le remarquer. Moi c'est Fabio, et toi ? Le geste est simple, mais époustouflant. Ses cheveux dansent sous ses doigts et le crayon se coince à la perfection derrière son oreille. Tes lèvres se tordent dans un sourire discret, ton coeur tambourine contre tes tempes et ta main se tend en avant. Baltazar. Conscient que ton prénom réveillera forcément des questions quant à tes origines. Tu n'es pas né italien, tu n'es qu'usurpateur dans cette ville qui pourtant t'accueillait tous les étés à l'époque. Tes yeux qui ne quittent plus les siens..
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MessageSujet: Re: strani amori. (fabio)   strani amori. (fabio) EmptyLun 23 Avr - 18:26


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A sa précision concernant le peintre, Fabio vit un sourire se dessiner sur les lèvres de l'inconnu, bon samaritain pour le crayon échoué. Le sien ne vacilla pas, revenant étourdir ses lippes, alors qu'il ne parvenait à détacher son attention du regard de cet autre. Celui qui lui souffla comme une évidence, ce Un très bon peintre, en effet, qui éveilla plus encore son intérêt. Il connaissait Vernet, ce qui fit naître une nouvelle lueur au fond du regard de l'italien. Ses paroles n'avaient pas simplement été celles d'un amateur, mais de celui qui était réellement sensible à l'art, qui s'attardait à ses côtés par la faute de ses coups de crayons, qui se remettait à fredonner d'autres paroles, d'autres vérités sincères venant confirmer ses paroles... Je suis pourtant persuadé qu'il comparait ses œuvres à d'autres peintres plus célèbres lui aussi avant de devenir celui qu'on lui connait. Possible. Cela avait sans doute été le cas de tous les plus grands peintres. Ceux qui voulaient se détacher des autres, ceux qui se cherchaient dans les venelles les plus incertaines des siècles passés. Et puis il y avait le talent, celui qui parfois ne suffisait pas à se détacher des autres. Fabio était un excellent faussaire, troublant dans sa capacité à reproduire avec une fidélité redoutable les œuvres les plus célèbres.

Ton dessin est très beau. souffla l'inconnu, une légère rougeur venant gagner ses joues. L'artiste s'attardait au moindre détail, comme il pouvait être captivé par ceux grappillés dans les ruelles de Rome. C'était presque idiot, coup de cœur infime dans les rues de Malcesine, le plus improbable au fond, parce qu'il n'était pas venu jusqu'ici pour cela. Le palpitant qui frémit, un sourire imperceptiblement plus charmeur sans même qu'il ne le réalise. « Merci. Qui sait, un jour j'en ferai peut-être une toile. » Précision possible. Si l'inspiration lui venait. S'il s'achetait des toiles à Verone, puisque Eanna avait l'intention de l'y trainer au moins une fois par mois, concession qu'il lui avait accordée en contrepartie de cet isolement forcé. Mais peut-être que cela se produirait bien avant, après tout. Il se présenta à la suite de ces paroles, comme une évidence, tandis qu'il glissait son crayon derrière son oreille, froissant ses cheveux dans un même geste. Vague habitude qu'il ne calculait absolument pas. Baltazar. se présenta l'inconnu qui n'en était déjà plus un, puisqu'il connaissait son prénom. Un sourire taquin se dessina sur les lèvres de Fabio tandis qu'il s'emparait de sa main, glissant ses doigts contre sa paume.  « Tu viens d'où pour t'appeler comme l'oncle Picsou ? » Parce que c'était bel et bien le prénom de l'oncle Picsou, et qu'il en avait lu durant son enfance, premier dessin reproduit lorsqu'il était gamin. A peine une poignée de mains banales et pourtant, il aurait presque pu jurer qu'il y avait eu comme un courant qui sinuait d'une peau à l'autre, la retenant un peu plus longtemps qu'il ne l'aurait dû, sans doute. « Et comme ça, tu connais Vernet ? Laisse-moi deviner... t'es prof d'art ? » souffla-t-il sans le perdre des yeux, son sourire venant gagner son regard, un éclat mutin y brillant légèrement. Paroles glissées peut-être pour faire oublier l'aveu tactile trop audacieux pour deux inconnus qui ne savaient rien de l'autre.

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MessageSujet: Re: strani amori. (fabio)   strani amori. (fabio) EmptyMar 24 Avr - 10:56


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Il y a quelque chose dans son regard que tu ne définis pas. Tu pourrais t'y perdre, juste un instant, mais tu n'es pas voyeur, ou alors sans doute trop bien éduqué pour te permettre de le dévisager à ce point. Néanmoins, la couleur changeante de ses iris t'interpelle, tu te promets de t'y arrêter une prochaine fois. Car au fond de toi, espères-tu sans doute que tu le reverras dans les rues de Malcesine. Tu sais qu'il n'en est pas natif, tu ne l'y as jamais vu avant aujourd'hui. Serait-ce sans doute prétentieux de ta part de prétendre connaître tout le monde mais tu as passé de nombreux étés pour avancer qu'il doit être originaire d'ailleurs. Sa peau bronzée suggère des pays chauds, loin du tien et de ta peau laiteuse. Il parle de Vernet comme on parle du temps. Il s'y connait. Erudit ? Sans doute, ce qui laisse entrevoir des études poussées dans un milieu similaire au tien. Et puis, son coup de main est impressionnant. L'expert que tu es, celui qui danse d'une toile à l'autre au quotidien, doit bien reconnaître qu'il est face à un artiste qui se sous-estime. Merci. Qui sait, un jour j'en ferai peut-être une toile. Tu hoches le visage sans le lâcher du regard. Tu veux bien y croire, même pour deux. Tu es persuadé qu'il possède quelque chose qui pourrait faire de lui l'artiste reconnu que sont devenus les peintres de ta génération. Tu arques un sourcil en te présentant, sans te rendre compte que la main que tu lui tends va venir souder un peu plus le lien qui se tisse dans l'ombre de vos silhouettes. Ton coeur qui danse au bout de tes doigts, chatouillant sa peau ambrée, sa peau chaude et manquant un nouveau battement. Mâchoire sculptée, yeux profonds et lèvres galbées. Tu viens d'où pour t'appeler comme l'oncle Picsou ? Tu lâches un rire sincère.. de ceux que tu ne connaissais plus depuis longtemps. Invariablement, cette rencontre te remonte à des années en arrière, quand tu avais fait sa connaissance. Quand il était entré dans ta vie pour y foutre le bordel et qu'il t'avait ensuite abandonné comme on se détourne d'un jouet trop usé. Berlin, en Allemagne. tu réponds rapidement, sans aucune fierté. Tes origines sont italiennes, par ta mère uniquement. Tu connais ce pays grâce à elle, tu y es pour elle également. L'Allemagne est froide, comme tu peux l'être parfois.. Tu n'es pas de Malcesine, toi non plus. tu l'affirmes à voix haute, te targuant d'un petit sourire en plissant du regard. Le soleil est haut dans le ciel, éclairant un peu plus les contours de son visage aux traits harmonieux. Et comme ça, tu connais Vernet ? Laisse-moi deviner... t'es prof d'art ? Le fait est qu'il relance la conversation comme on essaierait de retenir un instant et ça te fait sourire. Tu ne comptes pas partir, pas maintenant.. le courant passe plutôt bien, tu crois. Et puis, il est à mille lieues de ce que tu as toujours connu. L'art te passionne, même s'il ne pointe pas du doigt ton secteur. Conservateur, plutôt. Tu souris, il n'était pas loin. Tu aurais sans doute préféré être professeur, ça t'aurait donné une excuse pour peindre à ton tour. A mon tour... le calepin, le crayon sur l'oreille, les connaissances.. soit tu es étudiant, soit tu es artiste. Tu souris, un peu plus. Et dans ce cas-là, je paierai cher pour voir tes oeuvres. Clin d'oeil complice. Une excuse comme une autre de prolonger cet instant, de lui accorder même une suite.. et sans te rendre compte, le poison qui suit le chemin de tes veines jusqu'à ton palpitant, faisant trembler tes lèvres très faiblement.
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