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pensez à référencer vos personnages dans le repertori.
Cela vaut également pour les scénarios et préliens que vous créez, ne les oubliez pas!


merci de privilégier les personnages studiosi !

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 almond eyes (nunzio)

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Olimpia Conti

Olimpia Conti
Messages : 23
Pseudo : pauline
Avatar : Eva Green @ Balaclava
Occupation : Autrice en exil cherchant à retrouver l'envie d'écrire

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MessageSujet: almond eyes (nunzio)   almond eyes (nunzio) EmptyDim 22 Avr - 20:50


 « Est-ce que je peux vous prendre une cigarette ? »

Il ne fume pas - pas encore du moins. À vrai dire, il vient tout juste de sortir de l’hôtel et de s’arrêter à sa hauteur. Il se tient là, à quelques mètres à peine. Au quotidien, il se tient droit - Olimpia l’a déjà croisé, dans les couloirs, à la réception - mais ses épaules, ce soir, semblent légèrement affaissées. C’est un poids invisible, une courbure légère qu’il est difficile de remarquer. Elle est habituée à regarder, elle ne fait que ça de ses journées et le matin-même, alors qu’elle descendait pour prendre son petit-déjeuner, l’homme se tenait encore de toute sa hauteur. Est-ce la fatigue qui l’incline ?, se demande la romancière en levant les yeux vers le visage étranger, mais non, ce n’est pas ça, pas seulement ça.

Il y a sur le visage de l’homme la trace imperceptible des ailleurs visités et des autres, rêvés, à peine effleurés. Voilà ce qu’il goûte et ce qu’il sent : l’ailleurs. Il ne s’agit peut-être que d’une impression, une de ces choses que l’on perçoit chez les autres avant même de connaître leur nom. Olimpia décide d'en rester là et chasse de son esprit toutes les possibilités qu’elle se plairait, à un autre moment, à imaginer.
Elle ne saurait dire l’heure qu’il est, exactement, ni ce qui la poussait à redescendre de sa chambre après avoir passé la journée entre son lit et la terrasse. Sa peau, d’ordinaire si blanche, commence à arborer des couleurs d’été et ses joues sont un peu plus roses qu’à son arrivée - quelques jours auparavant, seulement. Elle a tenté, au soleil et entre les draps, de trouver des mots, des phrases qui mériteraient d’êtres écrites et lues. Ne lui sont venues que des bribes d’histoires mal agencées, quelques morceaux d’idées, vagues et à peine esquissées. La frustration, après plusieurs heures de travail, l’a poussée, à nouveau, à marcher.

Alors elle a parcouru un couloir, puis l’autre, prenant son temps pour descendre, pour passer au bar, pour goûter l’Asti pétillant et sucré qu’on lui a servi. Tout aurait pu être parfait, malgré l’irritation et les mots échappés - tout aurait pu être parfait, oui, si elle n’avait pas oublié ses cigarettes. L’envie lui vient toujours comme on surprend, d’un coup, sans prévenir. Elle a chercher dans ses poches, au fond de son gilet, y a trouvé du papier et un crayon cassé - mais pas de cigarette.
Et voilà que l’homme arrive, Providence incarnée, sombre et fatigué comme la Mort après sa tournée. Son costume met en valeur sa carrure et Olimpia se prend à détailler ses traits - sans gêne ni délicatesse. Ses yeux sont clairs, plus clairs qu’elle ne l’avait pensé. Il est beau, à sa manière, d’une beauté ancienne et un peu passée, quelque chose de la vieille Italie qu’elle se prend également à apprécier. Oui, c’est un bel homme, mais ses lèvres s’affaissent comme ses épaules et c’est presque triste.

« J’ai laissé mon paquet dans ma chambre et je n’ai pas le courage de remonter. »

Elle aurait pu esquisser un sourire, mais ce n’est pas le genre d’Olimpia. Sa figure est pourtant aimable, presque ouverte, à sa manière - on la dirait froid malgré tout. Elle aurait aussi pu lui dire qu’elle a deviné - qu’il fume, lui aussi, peut-être en secret. Il a les doigts qui s’agitent : c’est léger, presque imperceptible, une caresse du pouce au majeur, un léger rythme sur la jambe du pantalon, un sursaut de l’index. De petits riens qui trahissent, chez lui comme chez elle, l’irrépressible envie de fumer.
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