(flashback) cosima.

Ce qu'on t'a demandé est très simple: récupérer une cousine à l'aéroport. Ce n'est pas que ça te fasse pas plaisir mais ça t'enchante guère. Tu n'as que de vagues souvenirs, tu n'en es qu'au début de ta rémission et les images se succèdent sans apporter aucun sens au puzzle qui construit ta vie. Tu vois tous ces gens qui font partie de ta famille et même s'ils te parlent des liens que tu entretenais avec chacun d'entre eux autrefois, tu n'éprouves qu'un mal aise chronique à l'idée de les décevoir. Car tu n'es plus capable de les aimer comme autrefois, de rire des mêmes blagues et d'apprécier les mêmes chose qu'avant. Tu n'es tout bonnement capable de prétendre être le Febo qu'ils connaissaient et qu'ils aimaient quand, au fond, tout a changé. De ta mémoire à ton corps, tout réagit différemment. Bien sûr, parfois, tu te souviens d'une bride de conversation, d'une chaleur différente en fonction des gens que tu croises. Mais tu n'as aucune certitude et clairement, aller chercher Cosima à l'aéroport ne t'enchante guère. On a eu beau dire que vous étiez proches, que vous l'avez toujours été, tu peines à le croire. Tu ne ressens rien à l'idée d'être en sa compagnie, rien non plus à l'idée de te farcir ce long trajet en sa compagnie. Pourtant, de bonne guerre, tu acceptes la requête et prends la route. Sortir de Malcesine te fait du bien. Tu arrives bien trop en avance, assez pour te fumer une cigarette à l'extérieur avant de te plonger dans la foule, une pancarte à la main. Est-ce que tu vas la reconnaître ? On t'a montré une photo mais les images sont menteuses, sournoises.. alors tu tends l'oreille à l'affut de ton prénom, tu te dresses sur tes pieds en espérant reconnaître son visage parmi les centaines d'inconnus qui se pressent de tous les côtés. Eh merde, si je la loupe, on va me tuer ! tu penses sans arriver pour autant à reconnaître qui que ce soit.